Ukraine : un drone terrestre explose un pont utilisé par l’armée russe
L'armée ukrainienne a diffusé ses premières opérations de sabotage effectuées par des drones terrestres. Tant l'Ukraine que la Russie cherchent encore à déterminer les avantages de déployer ce type d'appareil sur le front. Après les drones aériens, les drones terrestres commencent à causer des dégâts. Le ministre ukrainien du numérique, Mykhaïlo Fedorov, a partagé le 2 avril sur sa chaîne Telegram une vidéo montrant la destruction d'un pont dans le village d'Ivanivske, situé dans la région de Donetsk, à l'aide d'un robot téléguidé. Ce village est actuellement occupé par l'armée russe et se trouve sur la ligne de front la plus active.
L'équipement russe actuel est lourd et fortement armé. L'arsenal anti-aérien comprend le Pantsir, qui combine canons et missiles, le Toungouska sur chenille, et le Tor, doté de huit missiles à guidage radar. Pour les courtes portées, on trouve sur le front des véhicules Strela-10 ou encore des lance-roquettes Igla-S que les soldats portent sur l'épaule.
Tous ces systèmes doivent former un bouclier tactique dense, capable d'arrêter avions, hélicoptères et missiles, mais aucun de ces engins ne s'est montré à la hauteur face à des drones.
Dans son rapport, Sergey Makarenko avait averti la Russie que ce bouclier d'acier serait contourné par des engins plus petits. « Les caractéristiques de haute performance des systèmes de défense anti-drone indiquées par les développeurs ne sont pas entièrement confirmées dans la pratique », note le chercheur dans son rapport. Il décrit même au fil des pages l'incapacité à neutraliser ces engins réduits.
Ces remarques se sont rapidement avérées exactes, puisque des militaires ont même filmé leur fuite en Pantsir alors que des drones se dirigeaient vers eux.
Les radars de l’armée russe sont peu adaptés aux petits drones ukrainiens.
Le principal souci technique réside dans les capacités des radars militaires à détecter ces drones. Les appareils russes sont conçus pour repérer des avions de chasse, et non des petits engins se déplaçant lentement. Sergey Makarenko explique, par exemple, que « l’expérience pratique des tirs expérimentaux sur de petites cibles [avec le système Tor] indique des erreurs importantes dans le suivi des cibles et le guidage sur les drones de petite taille ». C’est exactement ce que l’on peut constater avec ce tir d’un système Tor, qui passe à côté d’un drone qui le filme
Il faut jusqu'à trois tonnes de munitions pour abattre un drone,
ce qui souligne l'incapacité des Russes à détecter efficacement ces engins, à moins qu'ils ne soient pratiquement au-dessus d'eux. Les engins comme les Tunguska nécessitent de vider des stocks entiers pour abattre un seul drone. Selon le rapport, il est nécessaire de dépenser entre 4 000 et 13 000 projectiles pour atteindre un mini-drone, ce qui équivaut à près de trois tonnes de munitions, selon les estimations des journalistes de Forbes. De plus, la détection thermique ne fonctionne pas sur les drones propulsés par des hélices et une petite batterie.
En novembre, la Russie a encore subi des pertes importantes en véhicules blindés, avec l'armée ukrainienne affirmant avoir détruit 132 engins le mois dernier. Les analyses militaires suggèrent que ce nombre pourrait être encore plus élevé.
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